Dans cette sélection il s’agit du droit à l’oubli sur Internet. L’ article original a été publié le 15 novembre 2009 en France par Radio France Internationale.
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La France plaide pour le «droit à l’oubli» sur Internet
La secrétaire d’État française à l’économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, va plaider au 4e Forum sur la gouvernance de l’Internet (IGF) pour un «droit à l’oubli» numérique, pour mieux protéger la vie privée. Ce Forum de l’IGF, consacré à la sécurité sur la Toile et l’impact des réseaux de socialisation, s’est ouvert dimanche 15 novembre à Charm el-Cheikh, en Égypte. La secrétaire d’État à l’économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, a lancé le 12 novembre une consultation nationale sur le droit à l’oubli sur Internet. Un site Internet sera ouvert le 25 novembre pour que les internautes fassent connaître leurs propositions. L’objectif serait de permettre aux individus de mieux contrôler les traces et données personnelles qu’ils laissent sur Internet, avec comme visée, la rédaction d’une charte de bonne conduite.
Le «droit à l’oubli» sur Internet est fondamental pour deux raisons. D’abord, parce qu’aujourd’hui, cet outil nous expose à des risques, en mettant à portée d’institutions ou d’entreprises des données personnelles que nous avons oubliées ou que nous ne souhaitons pas conserver. Mais aussi parce que l’oubli, autant que la mémoire, est essentiel à l’humain. C’est la thèse de Viktor Mayer-Schönberger, auteur d’un livre sur la question:
«La capacité d’oublier est ce qui fait de nous des êtres humains. Si vous ne savez pas oublier, vous aurez toujours des confrontations, des rappels de détails du passé. On ne serait pas capables d’agir, de décider et de fonctionner dans le présent.»
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Pour effacer les données personnelles, il ne suffit pas, selon lui, d’un outil technologique. Il propose une solution où l’individu participe activement au tri des données qui le concerne:
«Quand les gens ont envie de sauvegarder ou de partager des informations avec d’autres, ils y
attacheraient une date d’expiration. Et quand cette date d’expiration serait atteinte, l’information serait effacée. Nous avons besoin en tant que citoyens d’être maîtres de cette décision, de choisir nous-mêmes de ce qui de nos informations personnelles sera retenu ou effacé. Ce ne doit pas être le choix des grosses corporations, ou des gouvernements de nos pays.»